S COMME SILENCE

Sophistique / Sophistes = art oratoire permettant de persuader n’importe qui de n’importe quoi, en utilisant les affects ou des raisonnements fallacieux qui ont l’apparence de la vérité mais qui sont matériellement faux (sophismes) ; la philosophie socratique s’est construite contre les sophistes (conflits mis en scènes par Platon dans ses dialogues) car ils prétendent posséder le savoir absolu qui dispense de tous les autres : nul besoin de compétence pour persuader un malade de prendre son remède, le pouvoir des mots supplante le savoir du médecin. Seule compte l’efficacité sur l’auditoire et le dire suffit à déterminer l’être (logologie). Il n’est donc pas étonnant que ce soit un sophiste (Protagoras) qui fonde le relativisme en s’appuyant sur la théorie de « l’homme-mesure » et le pouvoir démesuré du langage. Ref: « Gorgias » de Platon.

Synthèse = (syn thesis gr = affirmer ensemble) = processus rationnel consistant à recomposer un tout à partir d’éléments simples ; dans un raisonnement dialectique, négation de la négation ne revenant pas à l’affirmation première et permettant de dépasser une contradiction tout en conservant les éléments qui la composent.

Savoir / savoir-faire = connaissance fondée sur des preuves (tout savoir n’est pas scientifique même si toute science est un savoir) / moyen technique d’obtenir un résultat à volonté, acquis par imitation et répétition.

Science = Connaissance rationnelle cherchant à établir des constantes pour expliquer et prévoir les phénomènes naturels, la science repose sur la démonstration et l’expérimentation. Contrairement à la technique qui invente des moyens de transformer la nature, elle relève d’une démarche désintéressée qui se contente, au départ, de comprendre la nature tout en découvrant les lois qui la sous-tendent.

Sujet = (sub-jectum, ce qui est jeté dessous lat) = centre de gravité ou pôle attractif de toute connaissance, le sujet organise autour de lui toutes les activités mentales de l’individu pour les unifier et donner naissance à des représentations de lui-même et du réel.

Subjectif = sens neutre : est subjectif ce qui émane du sujet de la connaissance ou de la représentation du sujet sentant ou  par opposition aux objets du dehors ; sens connoté péjorativement = est subjectif une représentation ou une interprétation propre à un individu, donc possiblement arbitraire ou fausse car relevant de son point de vue personnel.

Substance = (sub-stare = rester, se tenir en-dessous lat.) ce qui demeure identique au-delà des changements, ensemble des propriétés qui font l’être, l’essence d’une chose.

Solipsisme = (solus ipse = seul avec soi-même) :  solitude irréductible de chaque conscience  avec elle-même du fait de l’incommunicabilité et de la transcendance des consciences / en un sens plus polémique, posture idéaliste poussant le sujet pensant à affirmer qu’il est la seule certitude ou réalité existante (suite à l’épreuve du doute cartésien par exemple).

Superstition = croyance irrationnelle consistant à interpréter des faits objectifs et insignifiants comme des signes surnaturels, en faisant un mauvais usage de la causalité. Ref : Bayle « Pensées sur la comète » : on associe le passage d’une comète à un présage de malheurs, confondant succession chronologique et causalité logique.

Cf : http://sartreetlapeinture.unblog.fr/mind-maps/causalite-mind-map/

Société = ensemble d’individus ayant choisi de vivre ensemble dans des relations de dépendance réciproque, par désir et par intérêt.

Style = manière d’écrire, puis de donner des formes donc de créer, le style détourne une technique pour la mettre au service de l’expression personnelle. En fin connaisseur et dans une phrase démesurément longue attestant de son style reconnaissable entre tous, Proust le définissait comme étant « une question non de technique mais de vision ; il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu’il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s’il n’y avait pas l’art, resterait le silence éternel de chacun ».

Signe/signal/symbole = rapport entre un signifiant visible et un signifié caché, demandant à être interprété (le mot « arbre » désigne la chose ou l’idée d’arbre) / stimulus ayant pour but de provoquer un réflexe ou une réaction adaptés, ne demandant pas d’interprétation (coup de sifflet) / relation de ressemblance entre un signifiant et un signifié créant un jeu de miroir (la balance symbole de la justice pour son équilibre et sa précision).

Signifiant / Signifié = image visuelle ou acoustique du signe à travers laquelle nous visons une signification cachée, le signifiant n’est que le moyen d’autre chose (sauf en poésie ou en peinture, que Sartre qualifiait d’arts non signifiants pour cette raison) / l’idée ou la chose qui visée derrière le signifiant.

Silence = absence de parole, mode de communication  non linguistique comme le regard, le silence n’en signifie pas moins ; il peut donc être interprété d’une infinité de manières.

SILENCE

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