O comme objet
Opinion = Des deux sens quantitatifs : 1) Avis personnel, point de vue individuel dépendant d’une représentation ou d’un système de valeurs propres à celui qui l’énonce ; 2) Point de vue du plus grand nombre, source de norme / doit être distingué le sens qualitatif : 3) Opinion ou croyance qui s’érige en savoir, préjugé, ignorance double (je ne sais pas que je ne sais pas car je crois savoir) = Doxa = sens péjoratif, critiqué par la philosophie. Les 2 premiers sens ont ceci de commun qu’ils s’influencent réciproquement (la somme des opinions individuelles forme l’opinion générale, qui à son tour, peut déterminer nos postures individuelles) et qu’il n’attribuent de valeur à l’opinion qu’en vertu du nombre de personnes représentées (moi ou la majorité). En revanche, le sens de doxa porte sur la valeur de vérité et le contenu de l’opinion; il s’agit d’une croyance infondée, victime de l’illusion de savoir, reposant la plupart du temps sur l’apparaitre, la généralisation abusive ou le désir de croire ce qui nous agrée. En cela distincte de l’erreur, la doxa refuse de se reconnaître comme telle et peut indifféremment émaner d’un individu ou d’une foule. L’enjeu est tout autant psychologique (déni du vrai lié à la construction d’une image ou d’une idée fausse) qu’épistémologique (recherche du savoir), comme le montre l’Allégorie de la Caverne, République VII, de Platon.
Origine = point de départ chronologique d’un processus (genèse), l’origine peut être historiquement datée ou irrationnellement inventée (mythes), mais elle disparaît toujours dans ce qu’elle engendre. # fondement. ♠ Dans certains cas de figure, l’origine peut être assimilée à un fondement, càd qu’elle perdure symboliquement à travers le temps pour hériter d’une valeur supplémentaire et devenir essentielle à la chose. Ref : Le Second Discours de Rousseau intitulé « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » considère la nature et l’état de nature comme étant à la fois l’origine lointaine de ce que nous sommes aujourd’hui (ce à quoi nous nous sommes arrachés pour devenir des êtres culturels) mais aussi ce fondement qui perdure au fond de nous et nous confère authenticité, sincérité (expliquant notamment notre capacité de compassion ou de pitié, dont toutes les vertus sociales ne sont qu’une déclinaison).
Ontologie = science de l’être, fondée par le philosophe présocratique Parménide. « L’être est ce qui est, le non-être est ce qui n’est pas ». La question ontologique ultime sera formulée par Leibniz : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Cf http://sartreetlapeinture.unblog.fr/sav-de-la-philo/%C2%AB-pourquoi-y-a-t-il-quelque-chose-plutot-que-rien-%C2%BB-ou-pourquoi-sartre-na-pas-ecrit-le-neant-et-letre/
Obligation = nécessité interne que l’on s »impose à soi-même, compatible avec la liberté # contrainte
Outil =objet fabriqué par l’homme servant à fabriquer d’autres objets artificiels et à transformer la nature en fonction de ses besoins, l’outil utilise l’énergie corporelle et l’ingéniosité de l’homme, il reste donc donc toujours à son service tout en retournant le rapport de force avec la nature à son avantage. « Au bout du bras, l’outil ne contredit pas l’homme » Focillon, Eloge de la main. # instrument technologique ; machine.
Œuvre d’art = produit du travail humain qui possède en lui sa propre finalité, l’œuvre d’art permet de questionner et de dédoubler le sens du réel ; points communs avec l’objet technique ou artisanal : produit de la culture, maitrise d’une technique, unicité / spécificités propres : inutilité (n’est pas le moyen d’autre chose et doit être contemplée pour elle-même) ; création imprévisible ; causes irrationnelles voire inconscientes.
Objectif = (adj.) ce qui correspond à l’objet en face de moi (sens neutre étymologique) / ce qui reste fidèle à l’objet tel qu’il est en lui-même, ce qui relève d’un jugement vrai (sens connoté positivement).
Objet = (objectum = lat = ce qui est jeté devant soi) ce qui est perçu ou pensé par un sujet, toute connaissance présupposant une distance minimale mais absolue entre le sujet qui connaît et l’objet qui est connu ; chez Kant / en phénoménologie, synonyme de phénomène, càd tout ce qui est visé par la conscience humaine / intentionnelle, se distinguant de la chose en soi qui n’est accessible à aucune conscience ; en morale, réduire l’autre à n’être qu’une chose ou un objet revient à le nier en tant que sujet de ses propres pensées et donc à ne pas le respecter en tant que personne, il n’a pas de valeur ou n’a qu’une valeur utilitaire et ne se suffit pas à lui-même, au lieu de posséder sa valeur en soi.