BIO LAPOUJADE
Source : Site internet consacré à la peinture de Robert Lapoujade : http://phauser.free.fr/index.html
A la mort de son père , Lapoujade est obligé de cumuler diverses activités pour vivre ; il interrompt ses études à l’âge de 14 ans, et assume l’emploi de garçon-boucher – activité qu’il a pendant sept ans et dont il prétend avoir tiré sa solide constitution physique. Ses rares moments de loisirs sont alors occupés à dessiner et a peindre. Il fait sa première exposition d’œuvres figuratives à Montauban en 1939, où il a son premier atelier. Pendant la guerre, il est envoyé à Uriage pour faire un stage d’art dramatique. Il y fait des décors et des costumes. Puis, dans les Hautes-Alpes, il est prête-nom, sous le pseudonyme de Lucien Reynaud, dans une maison refuge pour des juifs traqués. Ensuite, réfractaire an S.T.O. en Allemagne, il doit se cacher dans les bois, où il mène une vie d’ermite. Il continue à créer, avec de la terre et des feuilles, et profite de cette retraite pour lire les grands auteurs. Arrivé à Paris en 42, il se lie d’amitié avec les directeurs des Éditions du Seuil, Paul Flamand et Jean Bardet, et commence une collaboration suivie avec la maison de la rue Jacob, dont il dessinera le logo encore utilisé aujourd’hui. Il est chargé d’illustrer des recueils et des couvertures. En 49, l’exposition de 50 dessins se décompose en trois ensembles : 29 portraits de personnalités de l’époque (Bachelard, Bataille, Breton, Emmanuel, Mauriac, Claudel, Sartre, Eluard etc.), onze illustrations pour Les voies de petite communication de Louis Pauwels (Seuil, 1949), et des œuvres diverses. Chaque portrait, exécuté à la pointe d’argent sur parchemin, est accompagné d’une méditation autographe de l’écrivain sur le thème du visage. Il publie, entre autres, Les Mécanismes de fascination, en hommage à Cézanne, avec une préface du philosophe Jean Hyppolite. Il réalise ensuite son premier court-métrage : Enquête sur un corps en 59. La plupart de ces premiers petits films expérimentaux lui ont été commandés par le service de recherche de l’ORTF, alors dirigé par Pierre Schaeffer. En 1968, le long métrage : Le Socrate obtiendra le prix spécial du jury au festival de Venise. Le film raconte l’histoire d’un philosophe qui quitte tout pour chercher la vérité. Lemmy, policier, suit cet « original » et devient peu a peu son disciple. Le film tire son originalité d’une juxtaposition de divers types de « collages » (plans fixes, propos décalés, etc.). En 1973, le long-métrage : Le Sourire vertical, considéré comme pornographique, est censuré, et provoque un scandale. On y retrouve des thèmes picturaux, notamment la reconstitution des tableaux délirants de Jérôme Bosch. En 1980, Lapoujade devient professeur à l’école supérieure des Arts Décoratifs de Paris (jusqu’en 1986). Vers 1981, abandonnant définitivement le cinéma à la suite des déboires financiers du Don Quichotte, Lapoujade se remet a peindre, malgré une maladie qui le paralyse peu à peu. Il participera aux expositions Autour de Sartre, à Londres et Rome en 1985. Il meurt en 1993 : « Le Monde » annoncera la « disparition d’un provocateur solitaire ».