Le miracle de Ste Agnès
Commentaires sartriens sur cet autre miracle :
1. « Le vrai miracle, c’est qu’Agnès, tout au fond du puits, trouve le moyen de respirer. Je ne recommande pas aux touristes claustrophobes cet étrange tableau »
2. « Le représentant de l’Empereur n’achèvera jamais sa course : mais son immobile glissement ne s’achèvera pas non plus ni ne cessera jamais de menacer la victime : d’invisibles lignes de force sillonnent et métamorphosent la distance : la séparation devient rapprochement, c’est la peau de chagrin dont le rétrécissement doit provoquer la collision future »
3. « Ces lourdauds ont le nez en l’air ; l’un s’abandonne à la volupté, l’autre danse à l’espagnole »
4. « Les anges auront la tête en bas : c’est plus fort que lui ; il prétendrait qu’il le faut ; que ces envoyés spéciaux doivent poser sur le crâne d’Agnès la palme du martyre : n’en discutons même pas. Considérons plutôt que ce sont des anges, autant dire des grooms ou, pour parler comme les pédérastes de Proust, de petites télégraphistes »
5. « Ce vieux ne songeait qu’à se dérober ; ces trois moteurs l’emportent et l’accouplent du dehors avec la fillette »
6. La foule « bouillonne et s’écrase sous le poids d’un homme noir qui s’incline de haut sur elle, la pousse et la cloue au sol. Transmise des derniers rangs au premier, cette pression semble expulser du groupe la ménagère et la projeter sur Agnès »
7. « On dirait qu’une onde se propage et que nous surprenons le décalage des oscillations. (..) Les tiges se courbent et se rejettent en arrière tour à tour »