Le fils de Teinturier : Naissance du blanc Tintoret
A bien y regarder, nous trouvons déjà les marbrures blanches et fantomatiques des peintures de Giaometti (ex le portrait de Jean Genet) à l’arrière plan des peintures du Tintoret, comme ci-dessus dans l’Enlèvement du corps de Saint Marc ou le Massacre des Innocents. Le fils de teinturier n’aime guère les couleurs et se révèle être « un étonnant blanchisseur » commente Alain Buisine. Le Tintoret préfère montrer la décompression de la matière en lumière, donnant naissance au fameux « blanc Tintoret » et à des « figures (à peine) humaines, étrangement inquiétantes, larves qui viennent de sortir du néant ou bientôt condamnées à y retourner »[1].
[1]Alain Buisine, Dictionnaire amoureux et savant des couleurs de Venise, Editions Zulma, 1998, p. 35-36.
Portrait de Jean Genet par Giacometti